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Vendredi

Beth Gibbons et Portishead sur l'Other Stage.

Au matin du vendredi le beau temps est revenu. Le festival commence vraiment. J’ai bien retenu la leçon de 2011, aussi je ne prévois pas de journées trop chargées à courir d’une scène à l’autre, et surtout d’un bout à l’autre du site. Je prévois des déplacements rationnels par zones. A 11h00 un concert surprise est prévu, Hub et Fred y vont, moi je reste à la tente pour l’instant. Les gars me préviendront par SMS si un gros coup se dessine là bas. 11h05, je reçois un message, Liam Gallagher et son groupe Beady Eye ouvrent l’Other Stage. Du coup je m’y rends…

Concert surprise de Beady Eye à l’Other Stage.

Concert assez peu passionnant. J’avais vu l’autre frère, que j’apprécie davantage, à Rock en Seine 2012, il ne m’avait pas fait forte impression. Liam sans surprise, m’en fait une encore moins forte. Un tout n’est pas nécessairement équivalent à la somme des éléments qui le compose, et les deux moitiés d’Oasis ne m’ont finalement pas transporté.

Je laisse mes co-festivaliers, et part en direction de la Pyramide pour y voir Haim. Je suis curieux de voir ce que ce groupe de filles peut donner. Je pense inévitablement à Stonefield (autre groupe de fille, composé de sœurs) vu à Glasto en 2011 le vendredi matin. Ca avait été un show honnête, et une plutôt bonne surprise. Haim me laissera une impression du même ordre. Elles sont visiblement impressionnées d’être là, il y a du monde. Pour Haim aussi je trouve la prestation honnête.

Haim, Pyramid Stage.

Sur la même scène, Jake Bug doit succéder à Haim. Je reste donc sur place, profitant d’être aux premiers rangs. Lorsque Jake Bugg arrive, je suis surpris de voir un gamin. Mais un gamin avec beaucoup d’aplomb qui ne fait pas un sourire, ne dit pas un mot, prend sa guitare et enchaîne les morceaux les uns après les autres. C’est assez chiant, mais je reste jusqu’au bout. En fait, d’un point de vue stricement musical, ce que fait Jake Bugg est loin d’être nul, mais c’est sans âme, trop lisse, et donc ennuyeux. Ca arrive…

Jake Bugg, Pyramid stage.

Mon regret c’est de n’être du coup pas allé voir Goat à West Holts.

Mon programme prévoit une finde journée enchainant Foals et Portishead à l’Other stage. Les deux groupes se succèdent sur la même scène, dans la logique de rationaliser ma programmation, ce choix s’impose à moi. Pourtant The Horrors à The Park n’est pas sans intérêt, d’autant que Portishead qui clashe avec eux, risque à mon avis de donner un show un peu chiant. Mais je connais mal le groupe, et The Park c’est à l’écart… Portishead, c’est quand même une grosse affiche, et l’opportunité de les voir ici, est une chance. Tant pis pour The Horror. Avant Foals, il aurait même été possible d’enchaîner, toujours sur l’Other Stage, Tame Impala, et Alt-J. Les premiers je les avais découverts à Glasto en 2011, et n’avait finalement pas pu porter correctement attention à ce groupe. Je veux les voir. Alt-J, c’est sympa, mais bof… Je n’ai pas non plus l’intention de passer ma journée à l’Other Stage. Nous verrons… Cette longue série commence à 18h00, il n’est pour l’instant que 15h00. Je quitte la pyramide, et pars dans Green Fields. Je suis à la recherche de petits cadeaux pour Béa et notre fille Kiki. Pour la première je trouve une coupelle en pâte de verre recyclé. Elle adore les objets en verre en général, l’objet est manufacturé et soo Glasto dans son esprit recyclage. Pour ma fille, je trouve un Puzzle. Le gars à qui je l’achète dans Craft Field, est celui qui les réalise. Nous discutons un peu, il se présente: Paul Hughes. Lorsque je lui dis que je recheche un cadeau pour ma fille, il m’explique qu’il réalise les dessins de ses puzzles pour sa fille Rosie. Le moment est plaisant. Je choisi mon Puzzle, il représente un arc en ciel au dessus du Tor de Glastonbury.

Un arc en ciel au dessus du Tor de Glastonbury, et plein d’animaux dans les champs.

Je retourne à la tente déposer mes emplettes, C’est l’occasion aussi de s’habiller un peu plus chaud pour la soirée. Ma prochaine étape c’est Tame Impala à l’Other Stage à 18h00. J’ai plus d’une heure disponible, je décide donc d’aller voir à quoi ressemble le fameux Kidz Field, que je n’avais pas vu en 2011, et que les gars ont visité la veille, m’indiquant que c’était le rêve des enfants. Ils n’ont pas menti!

J’entre dans Kidz Field, par en haut, c’est à dire, au dessus du chateau. Un chateau rose, haut, décoré d’un dragon et d’une licorne qui surplombent les lieux. Pour un grand comme moi c’est déjà imposant, alors j’imagine la chose dans les yeux d’un enfant de 5 ans comme ma fille…

Le magique château rose de Kidz Field.

A côté, un gigantesque « helter skelter », toboggan en spirale typiquement britannique.

Le chateau et le tobbogan géant de Kidz Field.

Dans le champ, on trouve un gigantesque bac à sable, des tentes où se tiennent des animations (contes, musique, marionettes…), mais aussi des ateliers de cirque, de travaux manuels. Il y a des balancoires, des manèges. Ces derniers, Glastonbury sipirit oblige, sont mus manuellement.

Un manège à Kidz Field, propulsé à l’huile de coude.

L’endroit est en effet génial, et on se dit que si on fait entrer un enfant dans cet espace, il peut y rester plusieurs jours sans vouloir en sortir. Ca me donne envie d’amener Kiki à Glasto dès que possible. L’inconvénient, c’est qu’il ne faudrait pas que le festival se transforme en séjour à Kidz Field. Pour conclure voici quelques photos amusantes sur ce lieu magique.

Avertissement inscrit à l’entrée du château: « il sera donné à tout enfant non surveillé un expresso et un chaton gratuits », dissuasif!
Service d’ordre sous son meilleur profil.

Je quitte les lieux et me rends à l’Other Stage pour le concert de Tame Impala. Je retrouve là Hub et Fred qui ont assisté au concert des Lumineers, un peu mous à leur avis. Tame Impala qui m’avaient impressionné en 2011 me déçoivent un peu. Peut-être ne suis-je pas très concentré, car nous bavardons tous les trois pendant le concert. Je dirais… à (re)voir. Tame Impala est programmé à Rock en Seine en aout prochain…

Tame Impala sur l’Other Stage.

Je décide à la suite de ce concert de faire l’effort de monter jusqu’à The Park pour le concert de Dinosaur Jr. Je connais mal ce groupe, proche de Nirvana à la grande époque Grunge, mais il fait partie des groupes de l’histoire du rock nombreux lors de cette édition, avec les Stones, Johnny Rotten et PIL, Chic, Elvis Costello, Portishead, Smashing Pumpkins, Bobby Womack, Public Enemy… Je suis curieux, et je me dis que je ne ferai pas le voyage pour rien si je prends le temps de grimper au sommet de la tour de rubans, ce que je n’avais pas pris le temps de faire la fois précédente.

J’arrive à The Park, un bon quart d’heure avant le début du concert de Dinosaur Jr. Je fais la queue un moment, dans la queue un couple engage la conversation avec moi. Ils se sont fait embaucher dans un des bars de l’Arena, et ont ainsi obtenu des places gratuites. Nous arrivons au sommet au moment où, en contrebas le concert commence.

Dinosaur Jr sur la Park stage, vus depuis le sommet de la ribbon tower.

Après avoir profite de la vue, je redescend, et m’approche de la scène. Je découvre un groupe bluffant. Ca pulse, le basiste est dément, le chanteur guitariste qui ressemble à un magicien de Tolkien est obligé de ré-accorder à chaque morceau, le batteur ne se ménage pas. Ca ne triche pas, Rock’n Roll! Pour l’instant c’est ce que j’ai vu de mieux de la journée, et je quitte The Park comblé.

Dinosaur Jr.

Voici la captation d’une moitié du concert de Dinosaur Jr à The Park, je vous conseille en particulier à 16:06 la reprise de Just Like Heaven des Cure. Ca rappellera les Enfants du Rock à ceux qui sont assez vieux…

Il reste 30 minutes avant le concert de Foals. Nous avons prévu avec Hub et Fred la même organisation qu’en 2011 pour White Lies. Nous devons nous retrouver à droite de la scène tout près des barrières. Cela prend un peu de temps, et à quelques minutes du début du concert, les spectateurs s’entassent pas mal près des premiers rangs. Finalement nous finissons par nous retrouver quelques minutes avant le début du concert. Nous sommes en première ligne, entourés par un bande d’anglaises éméchées, l’une d’entre elles ne tient quasiment plus debout, et nous bousculera pendant presque tout le concert. Le concert en lui même est pour moi une déception, mais il me faut bien avouer que le public est conquis. Je trouve le groupe chiant, le leader capte toute l’attention et semble régner sur la formation de façon autoritaire. Du coup les autres musiciens n’existent plus. Par ailleurs, les morceaux sont sans âme, et on sent les musiciens jouer avec emphase pour donner de la puissance à des morceaux un peu passe partout. Inhaler, est joué trop fort, trop violemment, pour moi tout ça tient du massacre. Je me fais chier, et c’est l’idée de pouvoir accéder aux premiers rangs pour le concert de Portishead qui me fait rester sur place. Je me rends compte en écrivant ces lignes, que je n’ai pas fait de photos de ce concert. Un acte manqué très révélateur.

Captation du concert de Foals par la BBC:

A la fin du concert je reste sur place, et m’approche du premier rang presque au centre de la scène, prêt pour Portishead. Fred et Hub, fatigués, préfèrent aller s’asseoir sur les pentes herbeuses qui se trouvent au fond du champ. Nous convenons de nous retrouver après le concert pour le show qui va avoir lieu à l’Arcadia tout proche vers minuit. Je reste seul dans la foule, et m’attends à un concert planant voire même un peu plan plan. Je ne sais pas encore à quel point je vais partir dans la stratosphère.

Beth Gibbons et Portishead sur l’Other Stage.

Le concert de Portishead est puissant, le son est fort, et je me laisse emporter par la transe… En plus du son, c’est visuellement impressionant, la foule tout autour de moi semble tout aussi impactée par le choc. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, j’avais assisté à un concert de Cocteau Twins à l’Olympia dans les années 90. Jamais, avant de les voir live, je ne m’étais rendu compte que ce groupe que j’adore, faisait une musique aussi puissante. Là devant Portishead, je pense à Cocteau Twins, car je suis saisi par la similitude. On croirait avoir affaire à des groupes super planant et super cool qui vont nous faire asseoir dans l’herbe devant la scène. Au lieu de ça et d’être simplement assis, on est collé dans son fauteuil comme dans une fusée au démarrage.

A la fin du concert, Beth Gibbons descend de la seine pour aller au devant des spectateurs. Je suis quasiment au premier rang, au deuxième dirons nous, je la devine qui s’approche suivie par une caméra, je tends la main… elle arrive je la vois, sa main serre la mienne, puis s’éloigne, l’expérience est complète. Portishead m’a touché comme je n’aurai jamais pensé que ce groupe puisse le faire. Je pense à ce jour que c’est le meilleur concert de mon Glasto 2013, mais si vous lisez la suite, vous verrez qu’il y aura d’autres bons moments.

Après le concert de Portishead, nous assistons au spectacle d’Arcadia qui ouvre enfin ses portes. Le show est très différent de celui de 2011. Ca commence par une tornade de feu en introduction du spectacle.

Puis le compte à rebours qui s’égrène sur une des armatures de l’araignée de métal, structure principale de l’attraction, arrive à son terme. Le show commence, animé par un DJ situé en hauteur dans le corps de l’araignée. Le concept est globalement le même qu’en 2011. Des acrobates évoluent tout autour de la structure, figurant un combat chorégraphique. Le show me parait cependant plus court et moins spectaculaire qu’en 2011, mais peut-être suis-je déjà blasé…

Dès le show terminé, nous partons pour la zone Sud-Est. En chemin nous faisons une petite pause au Glade bar, puis au pub de West Holts, puis nous entrons dans la zone, direction Shangri-La . Là nous explorons un peu les passages obscurs de l’enfer. Il y a en particulier des portes fermées derrière lesquelles on sent bien que la bizarrerie et l’extravagance sont au rendez-vous. Mais nous ne prenons pas le temps de faire la queue une fois de plus. Si le mercredi il n’y avait presque personne, et que le jeudi on peut considérer qu’il y avait déjà du monde, là il y a maintenant une foule compacte, et il est difficile d’avancer même dans la vaste allée centrale de Shangri-La. Pour finir nous allons dans The Common, au Rum Shack boire un cocktail. Il est déjà 3h00 du matin, nous rentrons à la tente, en chemin nous mangeons une sorte de kebab de Cornouaille. Dégeu! Et puis dodo…

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