Dernier jour, réveil 8h00. Le reste de l’équipe émerge progressivement jusqu’à 9h00. Aujourd’hui il fait beau. Notons en passant que les prédictions de Jackone avaient été correctes en prévoyant l’arrivée de la pluie jeudi, il prévoyait en revanche un retour à la normale dès le samedi matin. Il est vrai qu’une fois passé l’orage du vendredi, le temps s’est amélioré, considérer que le samedi on était revenu à la normale était un peu « limite », compte tenu de l’averse importante de l’après-midi. Mais il faut reconnaître que dans l’ensemble, ses prévisions étaient exactes. Je n’ai jamais été aussi bien réglé à Glastonbury que cette année. Faut dire qu’on se couche tôt. Ce soir, ce sera le dernier, ce serait bien de faire un peu la fiesta. Pour ça, je prévois de ne pas trop fatiguer Kiki pour essayer d’aller au moins jusqu’à 1h00 du matin. Côté concert je veux impérativement voir Public Service Broadcasting, et Massive Attack dont le clash avec Kasabian est un réel dilemme. Mon choix est simplifié lorsque les trois garçons indiquent qu’eux aussi iront voir Massive Attack. C’est parfait, nous finirons le festival tous ensemble. Pour Kiki, il y a Stromae au programme. Elle connaît ça par cœur, et pour une fois c’est en français. Contre toute attente, dès le matin elle déclare: « je veux pas y aller, je veux pas voir Stromae ». Dans la tente tout le monde est surpris, mais on ne fait pas de commentaire.
Opération toilettes avec Kiki qui ne peut attendre d’aller à Green Kids. Nous allons au toilettes de Big Ground avec les chasses d’eau. Certaines commencent devenir crades, mais on arrive à trouver un chiotte propre dans lequel Kiki accepte de faire son affaire. Rétrospectivement, nous n’aurons tout de même pas eu trop de galères avec ça, pourtant c’était le problème auquel je n’avais pas de solution avant d’arriver. Notez qu’à Rock en Seine, Kiki a toujours refusé d’entrer dans la moindre toilette, c’était donc pas gagné!
Petit déjeuner, et direction Green Kids. Kiki se rue vers le bateau pirate, et retrouve sa copine Emer. Elle sait que c’est la dernière fois… Je la laisse jouer longtemps ce jour là.
Encore une fois, j’ai aussi dans l’idée de « l’économiser » en perspective de la soirée à venir. Lorsque le moment arrive des au-revoir c’est un peu difficile. Nous faisons quelques photos, échangeons les adresses e-mails, et puis il faut partir. C’est là que Kiki me dit que Emer sera là l’année prochaine, alors elle veut revenir… Je réponds qu’il est malheureusement très difficile d’avoir des places, et c’est très aléatoire.
Nous allons vers Avalon pour un tour de toboggan, et un dernier tour de balançoire tous les deux. En quittant Avalon, Kiki me demande d’aller à Kidz Field, afin de nous y rendre, nous partons dans Bella’s Field. Sur Sensation’s Seeker, Gareth Jones est en train de se faire emballer dans un rouleau de film alimentaire, et doit s’en échapper. Comme d’habitude, dès lors qu’il y a un spectacle, Kiki insiste pour y assister.
Ce qui, en soit, ne semble pas être un tour de force, donne lieu à une succession de traits d’humour interminable, c’est réellement drôle et nous assistons donc au spectacle jusqu’au bout. Ensuite, nous reprenons notre chemin, que nous interrompons bien vite lorsque nous croisons les Coneheads. Kiki établit le contact avec ces extra-terrestres, l’un d’entre eux va même lui emprunter son chapeau.
Un peu plus loin Angie Mack, s’installe sur la toute petite scène A Little More Sensation, pour un show de hula-hoop. Comme Nous en avons acheté un pour sa maman, la veille, Kiki veut savoir ce qu’on peut faire de cet ustensile. Nous repartons et, evidemment, lorsque nous passons devant l’Oustide Circus, Kiki veut y aller. Je lui explique que nous n’arriverons jamais à Kidz Field à temps si nous nous arrêtons devant chaque spectacle. Sur la scène de l’Outside Circus, se tient un magicien très marrant, Gazzo, qui termine son show en apothéose.
Alors que le présentateur annonce le spectacle suivant, je propose à Kiki de partir, mais elle insiste pour rester là. Je lui indique que dans ce cas, nous n’irons pas à Kidz Field, elle choisit de rester à l’Outside Circus. Nous assistons au spectacle d’un trio qui se nomme le Navet Bête, et dont le spectacle est très moyen, voire mauvais. Je voudrais bien partir, mais ma fille ne veut pas! Je suis soulagé quand le spectacle se termine. Nous sortons enfin de l’Outside Circus, et traversons le circus field en direction du Circus Big Top. Kidz Field n’est plus une option, il faut déjà reprendre la direction de West Holts pour le concert de Public Service Broadcasting qui va commencer à 16h00. Dans le champ, nous croisons les personnes de la Iona Community qui s’occupent du petit coin avec le feu de bois. Nous discutons un moment, Kiki profite du moment pour un câlin avec la jeune femme qui nous avait reçus vendredi soir. Nous sommes invités pour le soir, et j’indique que nous les rejoindrons si notre programme ne nous fait pas terminer la journée à l’autre bout du site. Je sais que ça risque d’être compliqué, si comme je le prévois, nous terminons le festival tous ensemble avec les garçons, et ne dis donc rien à Kiki qui est enthousiaste à l’idée. Nous les quittons, et entrons dans le circus Big Top où nous assistons au spectacle d’une école de cirque, le Wookey Hole circus. Nous regardons deux numéros, et partons rapidement car il est presque 16h00, et Public Service Broadcasting va très bientôt commencer.
En effet, lorsque nous débouchons à West Holts, nous avons un petit peu de retard, et le groupe joue déjà depuis cinq minutes. Nous avançons vers l’avant de la scène, car il y a encore pas mal d’espace, le public n’est pas trop dense. Pendant le concert, débarque une étrange tribu de créatures humanoïdes à la peau de bronze. certains montés sur des échasses.
Hommes femmes et enfants, curieux, pénètrent avec curiosité dans la masse de public, et vont même jusque devant la scène.
Pendant le concert je jette un œil autour de moi, pour trouver les garçons qui devraient être là. J’ai envoyé quelques SMS, mais je n’ai pas de nouvelles. Ce n’est qu’à la fin du concert, qu’ils m’indiquent où ils sont, sur un banc au fond du champ. Nous profitons de ce moment pour programmer la suite des événements. Tout le monde confirme ce que nous avions planifié le matin, à savoir que nous nous retrouverons pour le concert de Massive Attack. Pour cela nous nous donnons rendez-vous à l’endroit même où nous trouvons à West Holts à 21h15. En attendant, je propose à Kiki de nous rendre au concert de Stromae à Sonic de 18h30 à 20h00. A John Peel, non loin se déroulera un peu en décalé de 19h15 à 20h15, le concert de Brian Jonestown Massacre. Avec un peu de chance je pourrai en voir un peu. Mais Kiki, comme ce matin indique ne pas vouloir du tout aller voir Stromae, elle veut rester avec tonton Hub. Tout le monde se mobilise pour la convaincre de changer d’avis. Elle connaît Stromae, apprécie ces chansons, et c’est l’opportunité unique de le voir en concert. Pourtant elle est catégorique, c’est non! Les garçons s’en vont, et nous restons un moment à West Holts devant le Lee Thompson Ska Orchestra. Nous en profitons pour manger un morceau. Puis nous restons là un moment. Pendant le concert, un jeune garçon s’exerce au diabolo près de nous. Je rappelle à Kiki qui semble très intéressé, que je lui avais proposé de lui en acheter un, et qu’elle pourrait faire pareil, mais elle ne semble pas convaincue.
Comme j’ai l’intention de voir le Brian Jonestown Massacre à John Peel, le chemin le plus court d’où nous sommes nous fait inévitablement passer devant Sonic où se produit Stromae. Lorsque nous approchons de cette scène, immédiatement Kiki reconnait une chanson de Stromae, et me dit: « Je t’avais dit que je voulais pas voir Stromae ». Je lui explique que nous sommes sur le chemin d’une autre scène où se déroule un concert qui m’intéresse, je lui propose de nous approcher un peu et d’écouter deux ou trois chansons, et qu’elle décidera après si on reste ou pas. Mais rapidement Kiki se met au diapason, sur mes épaules, elle tape des mains, chante…
Et nous restons. En, fait Kiki me dira plus tard, avoir adoré ce moment. J’avoue que de porter ma fille sur les épaules en écoutant Papaoutai m’a fait quelque chose.
Tout le monde sait comment on fait les bébés – Mais personne sait comment on fait des papas – Où est ton papa ? – Dis-moi où est ton papa ?
Lorsque le concert se termine, nous quittons Sonic, et Kiki me dit tout de suite, j’ai envie de faire Pipi. Juste à ce moment là, Stromae revient sur scène pour un instrumental. Nous faisons alors demi-tour, et je soulève Kiki pour la mettre sur mes épaules. Lorsque ses fesses retombent sur mes épaules, je sens d’un coup que ça devient chaud et humide. Le choc l’a fait se relâcher, et elle me pisse sur les épaules. En catastrophe, je la remet sur ses pieds. En ce qui me concerne ça va. Mais, elle, son pantalon est trempé. Il faut retourner à la tente. Cependant, je prends tout de même la direction de John Peel, où je veux assister au dernier quart d’heure de Brian Jonestown Massacre.
Nous rejoignons la John Peel tent en très peu de temps, et assistons à la fin du concert.
Pendant ce temps, une jeune fille vient discuter avec Kiki, et lui propose même de lui offrir un collier avec une dent de requin en pendentif. Kiki le refuse. Évidemment le concert se termine très vite, mais ce que j’en entends est clairement très bon, et même très bon. En revanche, je persiste à penser que la John Peel tent est l’endroit le plus mal sonorisé de tout Glastonbury. Lorsque nous quittons la tente, nous partons dans un Soleil couchant en suivant la ligne haute tension direction Big Ground. Lorsque nous remontons le chemin dans les campings qui surplombent l’Arena, nous voyons les Black Keys sur la Pyramide. En particulier nous entendons ceci…
A la tente, après une petite toilette, je change Kiki. Les Black Keys terminent leur concert alors que nous passons un petit coup de fil à Béa juste avant de partir retrouver le reste de l’équipe à West Holts.
En allant vers West Holts, nous passons devant la tente de WIlliams Green, où sont en train de jouer Jagwar Ma. Encore un foutu bon groupe. Impossible pour moi de ne pas m’arrêter. Je prends Kiki sur les épaules, et nous restons pour deux morceaux.
En partant, Kiki s’amuse avec deux étranges personnages corbeaux.
Nous arrivons un peu en retard au rendez-vous, mais les garçons nous attendent patiemment. En partant vers l’Other stage, nous racontons le concert de Stromae, mais pas le pipi accidentel survenu, qui explique en partie notre retard. Nous avions convenu de cacher cet événement. Je suis sûr que Kiki m’excusera de l’évoquer aujourd’hui dans ce blog, c’est du passé.
Nous arrivons sur le champ de l’Other stage, peu de temps avant l’heure de début du concert. Nous nous installons vers le fond du champ en hauteur, là où les gars s’étaient installés l’année précédente pour Portishead. Ce doit être la position trip-hop. Le concert se déroule crescendo, et se termine par une série de morceaux d’anthologie. Au début du concert, Kiki est assise dans mon fauteuil. Puis elle se lève et danse. Lorsque commence Teardrop, je la prend sur les épaules, et elle assiste dans cette position à toute la série finale.
Lorsque tout se termine, nous sommes partagés entre la joie d’avoir assisté à cet excellent concert, et l’amertume de savoir qu’il signifie la fin des réjouissances. Nous décidons de finir le festival au fameux et mystérieux Piano Bar dont je pense avoir trouvé la localisation. Nous partons donc dans sa direction. En chemin, je constate que tout le monde traîne la patte. Les trois garçons sont éreintés, et Kiki ne veut plus trop marcher. Nous n’irons pas beaucoup plus loin…
Lorsque nous arrivons au Piano Bar, enfin là où je suppose qu’il se trouve, nous découvrons une une queue très longue derrière laquelle nous n’envisageons même pas de nous mettre. Finalement, je n’ai pas la preuve formelle d’avoir trouvé le lieu le plus secret de Glasto, mais je pense que la queue en question là, ou le plan ne situe aucune scène ou autre attraction est une bonne confirmation de l’hypothèse. Si je reviens à Glasto, je vérifiai sans faute l’hypothèse.
Du coup, nous rentrons. Sur le chemin, nous prenons un en-cas, tous attablés au centre de Williams Green. Ce sont les derniers instants du festival, si ce n’est le grand déménagement qui aura lieu demain. C’est aussi l’heure du bilan, et il est clairement positif. Tout le monde a vu à peu près ce qu’il voulait voir, a pu alterner animations et concerts comme il le souhaitait. Après ce dernier repas, nous rejoignons la tente directement. Dans la montée, je vois les gars se traîner. Evidemment, moi je me suis couché tous les jours plus tôt, je suis resté moins souvent debout devant une scène, et je me sens encore d’attaque, mais c’est le moment de tirer le rideau sur le festival de Glastonbury 2014.