Le conseil de Mendip, l’autorité administrative qui gère les autorisations nécessaires à l’organisation du festival de Glastonbury, vient d’autoriser une augmentation de capacité de 7000 personnes supplémentaires. Cela va porter la capacité du festival à 210 000 personnes.
Il est important de savoir que le chiffre de capacité autorisé à Glastonbury comptabilise la totalité des personnes sur le site. Cela comprend les spectateurs, mais aussi les artistes, les techniciens, les membres de la sécurité, les stewards, les commerçants, etc… Tout le monde! Ce nombre est réglementé dans tous les festivals de Grande-Bretagne depuis 1982. Voici comment il a évolué à Glastonbury.
On note une évolution très progressive jusqu’en 2000. Mais jusqu’à cette époque le festival subissait des vagues de resquilleurs telles, qu’on estime qu’en 2000, il y avait en réalité 200 000 personnes sur le site. C’est à dire que cette année là, est restée record officieux de fréquentation jusqu’à 2015. D’ailleurs, le problème des resquilleurs, qui n’était pas réellement géré par les organisateurs, a provoqué pendant plusieurs années la colère des membres du conseil de Mendip. Un bras de fer s’était instauré entre une municipalité qui voulait limiter le nombre de festivaliere, et des organisateurs, qui n’avaient en définitive aucun intérêt à empêcher des milliers de spectateurs d’entrer gratuitement dans un festival, pour lequel ils ne pouvaient pas émettre de billets supplémentaires. Finalement, cette histoire s’est terminée au tribunal, au prétexte que le festival ne respectait pas les termes de sa licence. Et si les organisateurs se défendaient en expliquant qu’ils étaient en fait victime de fraudeurs, les juges leur ont donné obligation de prendre toutes mesures s’imposant, pour stopper cette fraude. Il n’y a pas eu d’édition 2001 et, en 2002, est apparu le fameux mur d’enceinte autour du festival. A partir de ce moment, la relation entre le conseil de Mendip et le festival s’est normalisée, et la licence a autorisé un nombre bien plus important de personnes sur le site, nombre qui croit, depuis, régulièrement.
Ce nombre, antérieurement limité à 80 000, a évolué de 140 000 en 2002, pour dépasser 200 000 en 2016, et enfin atteindre 210 000 en 2020.
Si les organisateurs convertissent les 7000 nouvelles entrées supplémentaires autorisées, en tickets pour les spectateurs on aura la répartition suivante:
- 142 000 tickets spectateurs
- 63 000 pass organisation
- 5000 tickets locaux pour le dimanche
Concernant les 63 000 pass, on comptabilise une grande quantité de bénévoles qui travaillent comme stewards, dans les bars, dans les équipes de nettoyage, etc… De cette manière, une grande quantité de personnes bénéficient en fait, d’entrées gratuites, en échange de 8h00 de travail quotidien au sein de l’organisation. C’est d’une part ce qui explique la proportion si importante du staff sur place: 42 personnes dans l’organisation pour 100 spectateurs payants. Quasiment une personne sur 3 travaille pour le festival. Cela explique aussi, d’autre part, pourquoi le district de Mendip ne régule pas seulement le nombre de spectateurs, mais bien la totalité des personnes présentes.
On ne sait pas, pour l’instant, si l’organisation va mettre en vente ces 7000 places supplémentaires dès la revente d’avril, pour l’édition 2020. Cela implique de créer de nouveaux espaces de camping, et sans doute d’autres éléments d’infrastructure. On peut cependant relativiser la chose, puisque c’est une augmentation relativement modeste, d’environ 3,5%, qu’on ajoute à une population équivalente à celle de Rennes (11eme ville de France). Mais il reste que 7000 personnes c’est tout de même l’équivalent d’un gros village.
Il est possible cependant, que 7000 chances supplémentaires soient finalement mises à disposition des malchanceux d’octobre dernier, en plus des places qui seront comme d’habitude remises en vente en avril. Ce serait une bonne nouvelle pour eux…