Vendredi ma fille désigne dans son programme deux impératifs, Billie Eilish en fin de soirée, et Girl in Red dans l’après midi. Si je connais un peu la première j’ignore totalement la seconde. Et je vais avoir une surprise de taille.
En milieu d’après midi, nous partons avec Kiki en direction de la John Peel stage pour le concert de Girl in Red. Lorsque je dis que je ne connais absolument pas cette artiste, ce n’est pas rigoureusement exact. Je me souviens l’avoir entendu dans la playlist de ma fille. Il me semble qu’elle m’avait faut écouter un extrait d’un morceau parmi tant d’autres me demandant mon avis sur tout ce qu’elle pouvait écouter. Et je crois avoir répondu que c’était pas mal, et que ca vaudrait une écoute plus attentive. Mais voila… au milieu de tout plein d’autres artistes j’ai fini par oublier. Pourtant, je ne m’étais pas trompé Girl in Red vaut une écoute attentive. Et je pense, vaut aussi d’être vue en concert.
Nous arrivons un peu en avance sous le chapiteau de la John Peel stage, qui se remplit doucement. Comme je dispose d’une accréditation presse, et que je vois des gens entrer par une porte sur le côté de la scène, je me dis que je peux vérifier si je suis autorisé moi aussi à aller à l’avant scène. Je dis donc à Kiki de s’installer au plus près dans le public avant que ce ne soit plus possible. Et dans l’hypothèse où nous ne retrouverions qu’à la fin du concert je lui donne un point de rendez-vous précis sous la tente. Puis je vais frapper à cette fameuse porte.
On m’ouvre, je montre mon pass, et on me laisse entrer. C’est la première fois de ma vie que je me retrouve ainsi, dans l’allée qui sépare la scène et le public. Je pose ma polaire, mon sac photo, je choisis un objectif, je teste quelques prises de vues. Et quand finalement je suis prêt il reste encore dix bonnes minutes avant le concert. Alors je déambule devant la scène, je regarde le public. Au premier rang se trouvent les fans qui impatients, et excités. Moi qui sait à peine qui va surgir sur scène, je me dis que toutes ces personnes voudraient avoir mon point de vue. Puis je regarde le public qui s’amoncelle sous la tente. Certes nous ne somes pas au pied de la Pyramide mais il y a du monde. C’est très impressionnant, et je pense aux artistes qui débarquent devant autant de monde. Ce ne doit pas être anodin, même quand c’est la centième fois. Soudain Jim Fox, le programmateur de la John Peel stage, apparait et annonce Girl in Red. Le concert commence.
Encore une fois, je ne savais pas bien à quoi m’attendre. Rock? Rap? Electro? Je ne sais quoi d’autre? Dans un premier temps je suis surpris par le son pop rock, assez classique. Le concert commence par une chanson assez énergique, se poursuit dans la même veine. A vrai dire, dans un premier temps, je ne suis pas très attentif à la musique. Je prends des photos. Évidemment, dans un telle position, il est possible de capter des expressions sans être aucunement gênè. Le seul souci c’est la lumière qui change sans arrêt. Sans compter le bruit intolérable des basses quand je me trouve à un mètre des enceintes. Mais dans le viseur de mon appareil, au lieu de me concentrer sur la musique, je mon attention est captivée par l’artiste, Marie Ulven Ringheim de son véritable nom. Je reste donc, au pied de la scène pendant la moitié du concert environ. Et j’avoue que je suis captivé par cette jeune femme qui fait son show. Ça sent la sincérité, et l’enthousiasme. Et quand finalement je baisse un peu l’objectif, je me rends compte de l’énergie déployée sur scène.
Finalement, je quitte les lieux, et retourne du côté public. J’assiste alors à la fin du concert plus concentré sur la musique. Je ne regrette vraiment pas d’avoir vu ça. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, et les carrières d’artistes sont longues. Mais je repense aux images des premières tournées de U2, à la fois où j’ai vu Ed Sheeran sur la plus petite scène de Rock en Seine. J’ai l’impression que Girl in Red va chercher le public de la même manière, avec peu de choses et beaucoup de conviction. La musique est bonne. Que demander de plus?
Mettez le son fort!
Une fois le concert terminé je retrouve ma fille. Je lui dit ma surprise, que je ne m’attendais pas à ça. Que je me rappelais bien avoir entendu un morceau de cette artiste qu’elle m’avait fait écouter, mais que je ne me rappelais pas que c’était aussi péchu. Et là Kiki me répond, qu’en effet, elle aussi a été surprise. En live tous les morceaux paraissent plus énergiques. Donc, un conseil, si après avoir lu ceci vous allez écouter du Girl in Red, mettez le son fort!