Si vous avez lu les articles précédents de mon journal, revue de mon Glasto 2024, vous savez que je me sui arrêté le dimanche, en début de journée, à Woodsies pour le concert de Newdad. Après ce concert, je poursuis le dimanche continue en roue libre. Et pour tout vous dire je n’ai pas trop travaillé ce dernier jour. Je n’ai donc que peu de photos pour illustrer mon propos. Je vais donc ici, résumer mon dimanche en entier, mais aussi dresser un bilan de cette édition 2024.
Après Newdad à Woodsies, je n’ai pas trop long à marcher pour me rendre à l’Other stage pour voir James. J’avais déjà vu ce groupe sur la même scène en ouverture de l’édition 2016. C’est un groupe que j’aime beaucoup, très rare en France, et j’ai plaisir à les voir une deuxième fois. Mais à vrai dire, je suis un peu déçu par leur prestation cette année. Je trouve que ça manque un peu d’énergie, ou bien est-ce moi qui ait vidé les batteries? Ca fait donc réellement plaisir d’entendre ces chansons, mais le coeur n’y est pas.
Je passe ensuite un long moment à me promener dans les allées du festival. Je passe en particulier un bon moment dans la zone Theatre and Circus. J’en profite aussi pour faire un bon repas.
A ce propos, je veux signaler qu’à chaque fois que j’ai mangé seul, il y a eu des personnes pour engager la conversation avec moi. Et surtout, lorsque mes interlocuteurs ont appris que j’étais français, la réaction a systématiquement été positive. Les gens sont à la fois surpris et curieux de voir un français sur place (sans doute est-ce le cas pour tout étranger non anglophone). Et à chaque fois les conversations ont été à la fois riches et chaleureuses. Tout ça pour dire que je ne peux que conseiller de prendre le temps de se perdre seul dans les allées de Glastonbury, et de profiter de la magie qui règne dans ces lieux en marge de tous les spectacles qui s’y déroulent.
C’est assez tard, vers 20h00 que j’assiste à mon troisième concert. A vrai dire, j’ai vu une multitude de choses différentes dans l’après midi. Un zapping géant à l’échelle des kilomètres de chemins que j’ai pu parcourir. Et finalement je me stabilise à Leftfield pour le concert de the Farm. On est dans la continuité du concert de James, puisque ce sont deux groupes issus de la même période, qui ont tous deux surfé sur la même vague rock dance alternatif. J’avais une connaissance très superficielle de ce groupe, et à vrai dire je trouvais leur chansons un peu gnangnan. Mais une fois de plus, l’approche que l’on a d’un artiste sur scène, m’a fait revoir mon opinion. J’ai senti de la profondeur dans ce set. La musique de the Farm est légère, mais le fond est solide, et les accents sincères de la prestation scénique sont indéniables.
Mon concert suivant, c’est Groove Armada en DJ set à the Glade. Lorsque j’arrive c’est déjà commencé et la zone est blindée. Et finalement je ne reste pas longtemps. Groove Armada en DJ set, j’avais déjà pu écouter ça à Arcadia, en 2017 (je pense). C’est sympa, mais pas assez pour moi. Ce que je veux désormais c’est les voir sur scène pour un vrai concert.
En fait, je termine mon festival à Avallon un peu par hasard, et surtout pour donner rendez-vous à l’équipe. L’Avalon Inn est l’endroit parfait pour boire un dernier verre avant l’extinction des feux. Et sur Avalon, il y a the Feeling. Je ne connaissais absolument pas ce groupe. C’est de la pop dans le plus pur style musique easy et sirupeux. Rien de très passionnant là dedans, mais un peu d’easy listening n’est pas de refus. Mais la surprise du chef, c’est l’apparition de Sophie Ellis Bextor qui crée un mouvement de foule incroyable sous la tente d’Avalon. Murder on the Dancefloor, c’est un plaisir coupable, mais c’est aussi un souvenir de 2014. Cette année là c’était le premier Glasto de ma fille (6 ans), en nous avions vu Sophie Ellis Bextor sur la même scène. Et c’est un souvenir ancré dans la mémoire de ma fille. Le concert se termine sur cet éclat festif. Et franchement, c’est un excellent générique de fin pour ce Glasto 2024.
Le bilan de ce Glastonbury 2024
Je vais conclure par un bref bilan de cette édition 2024. Lorsque nous avions découvert l’affiche, ce qui nous avait frappé c’est la relative faiblesse des têtes d’affiche. Coldplay, gros nom, mais déjà maintes fois programmé ici, ne comblait pas forcément beaucoup d’attentes. Dua Lippa qui a acquis désormais une grosse notoriété, faisait une T.A très honorable et qui devait attirer du monde. Et pour finir SZA que nous ne connaissions pas pouvait apporter un air de nouveauté, quelque chose à découvrir. Finalement, cette réserve que tout le monde avait fait sur les têtes d’affiche se sont avérées relativement exactes. Coldplay a assuré un concert spectaculaire, qui a fait le plein, et qui a fait aussi le bonheur de tous les téléspectateurs tant c’était télégénique. Dua Lippa a rempli son contrat, rien à dire…
Mais l’échec majeur de cette édition, c’est SZA le dimanche soir. L’arena était à moitié pleine. Il y a diverses hypothèses pour expliquer cette catastrophe industrielle, mais objectivement je n’ai pas l’intention de me lancer là dedans. Je suis passé à côté de la Pyramid stage pour aller grignoter au stand du Tor Rubgy Club (une de mes routines), et j’ai vu en effet, le fond de l’arena désert. C’est dommage, car c’est un slot important totalement raté du point de vue de la programmation.
Le reste du festival s’est correctement déroulé, et on ne peut pas dire qu’il y ait eu une disparité notable de qualité par rapport aux années précédentes. Pour ce Glasto 2024, je regrette surtout ce que nous avions identifié comme le clash de la mort le vendredi soir, avec en même temps Faithless, Idles, Jungle, Jamie XX, et Fontaines DC. Personnellement j’ai pu limiter la casse puisque j’ai pu voir Faithless et une partie de Fontaines DC, ce dernier concert où je ne suis pas resté jusqu’à la fin.
Mon gros temps fort, c’est le concert de Faithless. Je pense que ce groupe pourrait remplir un grand champ comme l’Arena, ou celui de l’Other stage à tout le moins. Mais quelle chance j’ai eu de pouvoir enfin les découvrir sur scène suffisamment petite comme the Glade, pour créer de l’intimité. Maiis en plus, j’avais l’opportunité d’être à deux mètres du groupe dans le pit. J’ai pu bénéficier de l’ambiance incroyable du public dans un confort total. Grand souvenir!
Autre moment phare de cette édition, le concert d’Orbital que je découvrais aussi pour la première fois en live. Un set efficace, dynamique, et plein d’imagination. Je crains devoir avouer que cela n’a pas atteint le niveau de Leftfield l’année précédente, encore que je doive admettre que finalement les deux formations n’ont en commun que d’être électro, mais ont des styles bien différents. Je n’ai pas boudé mon plaisir à voir Orbital
Les autres moments qui ont marqué, pour moi, ce Glastonbury 2024 c’est:
La découverte de Squid que j’ai trouvé bluffants. Je pense que j’ai vu là un groupe d’excellents musiciens, et je ne m’attendais pas à de telles qualités musicales, This is the Kit qui m’a captivé en dépit d’un style qui pourrait me pousser dans un état léthargique, et que je réécouterai avec une oreille bien différente. La découverte de Kneecap qui m’a un peu déçu, mais ce groupe a une marge de progression indéniable, ils doivent confirmer. Le set surprise énorme de Kasabian. J’aimais beaucoup ce groupe que j’avais déjà vu, mais jamais dans un tel contexte aussi hystérique.
Une édition en demi teinte pour laquelle j’aurais peut-être espéré un gros concert sur la Pyramide comme je l’ai vécu avec McCartney en 2022, et Elton John en 2023. Mais j’ai coutume de dire que Glasto ce n’est pas que les têtes d’affiche. Pour le reste de la programmation je n’ai pas été déçu. J’ai peut être le sentiment d’une édition peut-être un peu moins intense que celles que j’ai vécu antérieurement. Mais j’ai vu et entendu de très belles choses. A la fin de ma neuvième édition, dans un festival à la programmation aussi riche, j’ai un peu tendance à me comporter en enfant gâté, j’en ai bien conscience.